Charles Duchemin, le directeur d'un guide gastronomique qui vient d'être élu à l'Académie Française, se trouve un adversaire de taille en la personne de Jacques Tricatel, le PDG d'une chaîne de restaurants. Son fils Gérard anime en cachette une petite troupe de cirque...
L'avis du cinéphile : Louis de Funès a toujours fourni un rythme incroyable, travaillant sans relâche, y compris depuis qu'il est devenu une star absolue. Il enchaine les projets avec la même rigueur et se livre corps et âme à son art, afin de toujours combler le public. La première moitié des années 1970 est extrèmement concentrée pour l'acteur qui enchaine les tournages épuisants et très exigeants (La folie des grandeurs, Les aventures de Rabbi Jacob...), ainsi que les pièces de théâtre qu'il joue et rejoue en apportant continuellement et presque chaque soir des différences au déroulé des évènements (400 représentations pour Oscar en 1971 et 1972, puis 200 représentations pour La valse des toréadors de Jean Anouilh en 1974). Les projets ne manquent pas et, en mai 1975, doit débuter le tournage du Crocodile de Gérard Oury. Une très grosse production qui lui demandera, à n'en pas douter, toutes ses ressources physiques et mentales. Malheureusement, Louis de Funès est victime d'un très grave infarctus à la fin du mois de mars et qui manque tout juste de lui coûter la vie. Hospitalisé durant des semaines, De Funès doit renoncer au Crocodile. Le film ne se fera pas et Oury ne tournera jamais plus avec son acteur fétiche.
De Funès doit également renoncer au théâtre (incompatible désormais avec sa santé) et au cinéma. Il ne tournera semble-t-il jamais plus. C'est alors que le jeune producteur Christian Fechner vient le voir et lui propose un projet un peu fou. Faisant fi des interdictions médicales les plus contraignantes et luttant contre l'impossibilité établie du projet (le tournage se fera malgré le refus des assurances de couvrir l'acteur), Fechner impose la star sur L'aile ou la cuisse et y adjoint Coluche (après le refus de Pierre Richard) afin de jouer son fils. L'alchimie est énorme et le résultat final superbe. Le succès triomphal du film (deuxième de l'année en France) un peu partout en Europe efface les craintes de l'acteur : le public l'aime toujours profondément. Il va reprendre les tournages en suivant un rythme et un jeu différents.
L'aile ou la cuisse est une remarquable comédie, à la fois généreuse et colorée, très dynamique et tendre. Un petit bijou parfaitement équilibré qui permet en outre de dessiner une critique acerbe contre le lobby agro-alimentaire. Si le film était visionnaire à l'époque, il est aujourd'hui malheureusement totalement actuel. De Funès est superbe, visiblement en forme et très nuancé dans son approche du rôle. Coluche est excellent lui aussi. Le récit est formidablement mené, avec des gags légendaires et un humour toujours aussi décapant. La formule De Funès a très bien résisté et, surtout, s'est merveilleusement adaptée aux contraintes. L'aile ou la cuisse est un grand classique et un film que l'on peut revoir sans jamais se lasser. Totalement recommandé envers et contre toute forme de dépression.
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