Harpagon, un bourgeois avare, a un fils, Cléante, et une fille, Elise. Cette dernière est amoureuse de Valère, qui ne trouve d'autre solution pour se rapprocher de sa bien aimée que de se faire embaucher chez son père comme intendant. Cléante, lui, aime Marianne, une jeune femme sans aucune fortune que Harpagon veut aussi épouser. Le vieux bourgeois décide de marier sa fille au Seigneur Anselme car il accepte d'en faire son épouse sans dote...
En cours de chargement ...L'avis du cinéphile : Après le triomphe populaire de L'aile ou la cuisse et le gros succès de La zizanie, Louis de Funès décide de concrétiser un vieux rêve : adapter L'avare de Molière au cinéma. Persuadé que c'est en quelque-sorte la matrice de ce qu'il n'a cessé de dessiner à l'écran comme à la scène, De Funès veut par ailleurs le réaliser. Secondé par son vieux complice Jean Girault (qui vérifie la réalisation technique du film, laissant De Funès décider de la direction à prendre concernant tout le reste) et financé par son producteur porte-chance Christian Fechner, la star va donc enfin réaliser sa propre vision de cette oeuvre classique de Molière. Le film sera un grand succès, même si la difficulté relativement abrupte de ses atours ne l'a assurément pas destiné aux mêmes sommets du box-office que les films habituels de notre De Funès national.
L'avare est un film, disons-le, plutôt gonflé. Sorti alors que le cinéma connait encore une profonde mutation, tant en termes de styles que de méthodes de production (sans parler de la distribution en salles qui, en ce début des années 1980, est progressivement révisée afin de maximaliser les recettes en un minimum de temps), le film est une sorte d'ovni. Respectant le texte de Molière à la virgule près et affublant l'histoire de décors irréalistes, parfois aux limites du symbolisme le plus énigmatique, L'avare est un essai à la fois transformé, original et pas toujours facile d'approche. De Funès y fait merveille, encore et toujours, y allant pleinement de son coeur et de son génie, et ce même si l'on peut préférer l'inventivité plus personnelle de la plupart de ses créations précédentes. Une comédie exigeante et réussie sur le plan formel, menée par une distribution exemplaire, et qui restera décidemment un bien étrange véhicule pour Louis de Funès, à la fois populaire et traversé de légers pressentiments mortuaires.
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